Mon passé

Qu’est ce qui vous rend reconnaissant à propos de votre passé?

Le passé fait partie de nous. Il fait ce que nous sommes. Il a forgé notre personnalité, nos valeurs, nos limites et nos souffrances. Qui peut dire qu’il a eu un passé tout rose? Chacun d’entre nous possède en lui des mauvais souvenirs, des trahisons, des traumatismes et des croyances limitantes.

Je vous invite à réfléchir sur la gratitude que vous éprouvez à propos de vos passé.

Pour ma part, je suis reconnaissante du passé que j’ai eu. Bien sûr, j’ai vécu de mauvais moments comme tout le monde. Mais j’ai aussi vécu de grands moments de joie, de fierté, de réussite, de partage et de satisfaction. Nous avons besoin de contraste pour apprécier la vie. Sans négatif, le positif paraît bien fade.

Ce sont nos bas qui font nos hauts. Je suis remplie de gratitude pour chaque moment vécu. Sans ce passé je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. Chaque revers, chaque échec, chaque désillusion m’ont rendus plus forte, plus vivante, plus à même de gérer le prochain obstacle sur mon chemin.

« Aujourd’hui est l’élève de hier. »
Proverbe Allemand

Je m’estime chanceuse d’avoir la vie que j’ai. J’ai eu la chance de naître en France, d’avoir un toit, une famille aimante, suffisamment à manger. J’ai bénéficier d’eau potable, d’une bonne hygiène, d’un accès à l’éducation et je me suis toujours sentie en sécurité. Ça peut paraître normal pour beaucoup mais c’est énorme.

Combien de personnes peuvent dire qu’ils ont eu cette chance? Combien de personnes dans le monde vivent sous le seuil de pauvreté? Combien se battent pour survivre jusqu’au lendemain? Jusqu’à 26 ans je n’avais pas été confronté à la mort d’un être cher. Qui peut en dire autant? Je me considère comme extrêmement chanceuse dans ma vie.

Et vous, vous sentez-vous chanceux par rapport à votre passé?

Les deux façons de voir le passé:

Chaque revers, chaque tuile ont été placés sur mon chemin pour me faire grandir et évoluer. Attention je ne parle pas de religion, de destin ou de spiritualité. Je pense simplement qu’il y a deux façons de voir le monde. La première consiste à croire que tout est un hasard et qu’on est chanceux ou non dans la vie.

La seconde consiste à croire que ce qui nous tombe dessus, aussi terrible que ça puisse être renferme une opportunité d’apprentissage. Ces leçons nous rendent plus à même de survivre dans le futur. Sur le moment, on ne voit jamais la finalité de l’histoire, on le comprend plus tard. Chaque apprentissage aura l’occasion de nous sauver la mise dans le futur.

« La vie est un jeu de hasard et chaque décision que vous prendrez orientera votre destinée. »
Franck Ntasamara

Laissez-moi vous racontez l’histoire d’un petit garçon qui était avec son beau père quand celui-ci a eu une crise cardiaque. Il avait 7 ans et il était impuissant. Son beau père est décédé et il a passé vingt ans à s’en vouloir de ne rien avoir pu faire. Il s’est renseigné et formé sur les gestes de premiers secours. Il s’est repassé mentalement la scène des centaines de fois, ce fut un réel traumatisme pour lui.

Un jour alors qu’il attendait derrière une voiture à un péage, il se rend compte que quelque chose ne va pas. Le conducteur du véhicule semble en détresse. Il sort alors de son véhicule, se rend compte que le monsieur est en arrêt cardiaque. Comme il l’a imaginé toute sa vie, il applique les gestes de premiers secours et réussit à maintenir en vie le monsieur jusqu’à l’arrivée des secours. Ce jour là, son traumatisme passé lui a permis de sauver la vie de cet homme.

« Du passé on peut faire soit un boulet que l’on traîne, soit une accumulation de vécus sur laquelle on grimpe pour voir un peu plus loin. »
Grégoire Lacroix

Il y a deux façons de regarder cette histoire. Premièrement, on pourrait se dire qu’il n’a pas eu de chance enfant et qu’il a été traumatisé. Il a appris les gestes de premiers secours et il a par hasard pu sauver la vie d’un homme grâce à ses compétences.

Deuxièmement, on peut se dire que la mort de son beau père lui a permis d’être au bon moment avec les bonnes capacités pour être en mesure de sauver une vie.

« Il n’y a pas de hasard… il n’y a que des rendez-vous qu’on ne sait pas lire. »
Jérôme Touzalin

Les deux façons de voir le monde sont vraies. Disons plutôt qu’on ne saura jamais laquelle est la réalité. La seule chose que l’on peut décider de faire c’est de choisir celle que l’on veut croire.

Préférons nous croire que tout est un hasard ou que tout arrive pour une raison? Nous avons la possibilité de croire que dans tout ce qu’il nous arrive il y a une opportunité à saisir, un but ultime que nous ne pouvons pas encore entrapercevoir.

Ce que l’on apprend de notre passé:

J’ai choisi d’opter pour la seconde option. Ça a changé ma vision de la vie. Quand je subis des échecs, des revers, des bas, je choisis de penser qu’il y a des opportunités et des leçons qui me seront utiles dans le futur.

Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas quand, mais un jour tout aura un sens. C’est magique, je me sens instantanément mieux. Que ce soit vrai ou non n’a pas d’importance, ce que je crois devient ma réalité.

« J’accepte le passé, je m’empare du présent, et j’attends l’avenir. »
Henri-Frédéric Amiel

Le cerveau adore nous prouver que nous avons raison. Quand vous pensez quelque chose, il va automatiquement relever toutes les preuves que vous avez raison. Même quand il y a d’énormes preuves que vous avez tort, il ne le remarque pas.

Ça s’appelle le biais de confirmation. Il ‘agit d’un biais cognitif qui consiste à ne rechercher et ne prendre en considération que les informations qui confirment les croyances et à ignorer celles qui les contredisent.

« En étudiant le passé, on comprend le présent. »
Proverbe Japonais

En choisissant de penser comme la seconde option, mon cerveau recherche les preuves qui me donnent raison. Je vois donc dans chaque nouvelle expérience en quoi mon passé est bénéfique aujourd’hui. Je vous ai raconté un gros échec que j’ai connu récemment dans l’article gratitude du jour 15: Mes échecs.

Rebondir de ses échecs:

Au travail, une personne de mon équipe m’a énoncé toutes les raisons pour lesquelles j’étais mauvaise dans mon travail. Comment est ce que j’ai réagi? Est-ce que je me suis indignée, mise en colère? Suis-je entrée dans le déni ? Ai-je nié tout en bloc? Ai-je pleuré?

Rien de tout ça. J’ai appris via mes lectures que lorsque je suis face à une personne qui a beaucoup à dire, il faut commencer par écouter. Prendre toutes les informations et lui laisser vider son sac. Je vous recommande ces deux lectures: « les hommes viennent de mars et les femmes viennent de vénus » de John Gray et « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie. Vous trouverez les résumés et les liens des livres dans l’article « les 8 livres de développement personnel que je vous recommande ».

« Le passé c’est la lampe qui éclaire l’avenir. »
Jean-Louis-Auguste Commerson

J’ai ensuite pris sur moi pour gérer mes émotions. Je suis passé par la colère, la tristesse, la révolte, l’injustice pour arriver finalement à la reconnaissance puis à l’amour. J’en ai été la première surprise. J’ai utilisé toutes les clés que je vous partage sur ce blog pour accepter mes émotions, les vivre, peser le pour et le contre, décider de ce que je choisissais de penser… Je vous explique toute la méthode dans l’article « La méthode pour gérer ses émotions ».

J’ai décidé d’accepter qu’elle devait avoir de bonnes raisons de me le dire et que ça devait être difficile pour elle de parler en toute franchise devant son chef. Ses critiques étaient constructives et je les ai pris comme telles. J’ai posé des questions, demander des exemples, des conseils. Je la remercie pour son courage. Grâce à cette conversation, j’en suis ressortie grandie et j’ai pu changer ma façon de manager l’équipe. Si elle ne me l’avait pas dit, je n’aurais pas pu progresser.

« La meilleure façon de rayer le passé est d’enluminer l’avenir. »
Antonine Maillet

J’ai utilisé mon passé, mes expériences de gestion de crise et de conversation difficiles pour rester maître de moi-même. Pour réellement écouter et essayer de comprendre. J’ai déjà eu à vivre ce genre de conversation et à cet époque je n’avais pas autant de clés. Les résultats ont alors été très différents.

Si je n’avais pas eux ces expériences, je n’aurais pas pu retirer de cette conversation de la reconnaissance et de l’enthousiasme pour la suite. Les bas du passé m’ont permis d’être suffisamment forte pour passer ce revers.

De plus, cette conversation fait désormais partie de mon passé. J’en tire les enseignements pour mon futur. Je sais que c’est arrivé pour me montrer des opportunités et me rendre plus forte. J’y ai gagné de la confiance en moi. C’est arrivé quelques mois avant une possible promotion. Les efforts que je vais pouvoir mettre en place avec mon équipe maintenant vont probablement me permettre de la décrocher.

« Le moment que te donne le hasard vaut mieux que le moment que tu aurais choisi. »
Proverbe Chinois

Pourquoi je vous dis tout ça?

Parce que nous pensons que le passé est passé mais nous pouvons le changer. C’est nous qui racontons l’histoire. Je peux vous raconter mon enfance de différentes manières. L’une vous fera dire que j’ai eu une enfance difficile, l’autre que j’ai eu une enfance privilégiée. Les deux sont vraies, ça dépend du point de vue. Chacun de nous avons l’opportunité d’être reconnaissant pour tout ce que nous avons vécu.

« Le passé est ce qui nous définit. On a beau essayer, avec raison de lui échapper ou d’en oublier les mauvais moments, mais le seul moyen d’y échapper est de l’améliorer. »
Anonyme

Si je vous demande en quoi votre enfance à été magnifique. Vous me raconterez une superbe histoire. Si je vous demande en quoi votre enfance à été difficile, vous aurez aussi beaucoup à me raconter. Nous pouvons choisir le point de vue qu’on souhaite adopter. Je vous ai exprimé ma gratitude par rapport à mon enfance. Je peux aussi vous partager le revers de la médaille.

J’ai eu un père absent, il travaillait beaucoup et n’était jamais là. Ma maman était très occupé entre sa vie professionnelle et l’éducation de ses quatre enfants. Je me suis souvent sentie seule et abandonnée. J’en garde une peur glaciale du rejet et de l’abandon. Avec mon frère on se chamaillait tout le temps, il ne savait pas exprimer ses colères autrement qu’avec ses poings. J’ai changé d’école en CM2 et j’ai été rejeté par les autres enfants. Ça a continué au collège où j’ai passé une année toute seule… Je pourrais continuer encore et encore mais il s’agit d’un article sur la gratitude.

« Il n’y a qu’une chose qui soit bien à nous dans ce monde, c’est notre passé. Impossible de s’en défaire! »
Victor Cherbuliez

L’important c’est que je décide de regarder l’autre face de la médaille. Je suis consciente de la chance que j’ai eu et je ne changerais rien. Tout ce que j’ai vécu m’a amené là où j’en suis aujourd’hui. Je ne changerais rien.

Les sentiments d’abandon que j’ai ressenti m’ont rendu plus gentille, plus empathique, plus au petit soin avec ma famille. Je suis plus autonome, plus forte et j’ai de très bonnes capacités d’adaptation grâce à mes mésaventures du collège.

Je suis désormais quelqu’un de très sociable car j’ai dû trouver des manières de me faire comprendre, de communiquer, d’être appréciée. Chaque revers, chaque bas ont forgé ma personnalité et mes plus grands qualités.

« Seul l’avenir donne un sens au passé »
Jacques Attali
Je vous invite à aller voir l’article jumeau Allemand de Daniela sur le même sujet sur ce lien. 
 Dites-moi en commentaire quel élément de votre passé vous a servi au moment où vous en aviez le plus besoin.
Si cet article vous a plus, partagez le autour de vous. Laissez un commentaire pour partager votre gratitude du jour.

Partageons notre gratitude car une joie partagée est une joie décuplée !

8 Commentaires

  1. Caroline

    Merci beaucoup pour ce bel article.
    Je trouve cette phrase « Nos bas font nos hauts » puissante et très juste.
    À bientôt,
    Caroline.

    Réponse
    • Marie-Anne SARS

      Merci beaucoup! Ça me fait plaisir.

      Réponse
  2. Yseult

    J’aime beaucoup ta vision du passé
    On pense toujours à laisser le passé de côté et a vivre le présent
    Mais se dire que ce qui s’est « passé » a un sens c’est top
    Merci

    Réponse
    • Marie-Anne SARS

      Merci pour ton commentaire. Le passé est là pour nous rappeler ce qui est important et pour qu’on ne reproduise pas nos erreurs.
      C’est primordial de s’appuyer dessus! Je suis ravie que ça te parle!
      Merci

      Réponse
  3. Yannick

    Merci beaucoup pour cet article 🙂 J’ai beaucoup apprécié ton approche du passé! Le passé peut être une très grande source d’évolution quand on parvient à en tirer de la gratitude dans notre présent.

    Réponse
    • Marie-Anne SARS

      Exactement, très bien dit!
      Le passé nous sert de tremplin pour évoluer et nous assurer un meilleur futur.
      Merci pour ton commentaire!

      Réponse
  4. Manu

    Super Article Marie-Anne!!

    Très profond, très humain, remplis de leçons de développement personnel…

    Pour une débutante, c’est prometteur!! J’adore les citations entre les idées (je suis moi aussi, un véritable maniaque des citations)

    Comment se faire des amis, est un de mes livres préférés! une vrai pépite d’or!!

    Pour citer une leçon du passé, mon père est mort par suicide quand j’avais 11 ans, cela m’a enseigné très tôt que prendre soin de sa santé mentale était primordiale pour nous les hommes, et que se sentir bien dans sa peau est déjà un énorme succès.

    Réponse
    • Marie-Anne SARS

      Merci Manu! Ça me fait très plaisir de te lire.
      Je suis moi aussi une grande fan de comment se faire des amis.
      J’ai adoré toutes les leçons.
      Merci de partager un pan de ton passé, tu es très fort pour arriver à retirer cette belle leçon d’un événement si triste!

      Réponse

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